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belle et bonne montre d’or, et de qui lui vient cette montre ? de la sœur de son maître, lorsqu’elle s’est mariée. Il ne sera pas dit qu’il garde un bijou quand il peut racheter peut-être la vie à son maître. Le pauvre Bertrand y est attaché, j’en conviens ; mais ce n’est pas pour lui, tu t’en doutes, ma chère Jenny. Peut-être il comptait qu’enfin viendrait ce jour où il pourrait t’en faire cadeau : il n’y faut plus songer, mais bien à mon cher maître. Je te l’envoie cette montre, pour que tu la vendes aussitôt à quelqu’un de ces messieurs qui viennent au château, ou que tu pries la bonne amie de Madame, d’en faire une loterie à Mayence ; en attendant, envoie-moi une partie de ton petit trésor, comme qui dirait une vingtaine de ducats, dont tu te payeras sur le prix de la montre, et je ferai