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cheval que mon père a acheté, je suis rentrée avec ma mère et le Commandeur. Vous connoissez ses plaisanteries sur les femmes, et lui avez cent fois entendu dire qu’elles sont folles ; il a dit à ma mère qu’elle lui avait l’obligation d’avoir des idées justes sur beaucoup d’objets, et ma mère en est convenue, et cela sans aucune flatterie ; car mon oncle a véritablement un sens très-juste, caché en quelque sorte sous une épaisse enveloppe. La plupart des femmes, a-t-il dit, et sur-tout celles qui ont l’imagination vive, auraient besoin qu’on arrangeât leur tête. J’ai ri de ce mot, et j’ai dit qu’il semblait qu’il parlât d’une bibliothèque. Oui, arranger, mettre les choses à leur place, et vous toute la première. Eh bien ! mon oncle, ai-je dit, je vous avoue que je suis de votre avis quelquefois, et que j’ai