Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des troupes, et l’indiscrétion qu’on a eue de se vanter de leurs résolutions. Si les armées Françaises avaient enfin passé en partie dans le camp Prussien, comme on s’en était flatté. Tout cela a manqué, les Français se sont aguerris, l’entrée des troupes étrangères sur leur territoire a exaspéré les esprits, et le gouvernement a mis à profit ce ressentiment pour trouver des défenseurs. Il est une vérité rebattue, c’est que la Contre-révolution ne peut se faire qu’en France, et pour juger si elle est prochaine, il faut examiner la disposition des esprits. Parmi les habitans de Paris, faibles, légers, indolens la plus grande partie, les gens riches ou aisés désiraient intérieurement, l’année passée, le retour de la monarchie, pour assurer leur fortune ; mais ils craignaient la transition, et semblables