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d’hommes. Dans toutes les révolutions que présente l’histoire, les peuples ont passé de la haine d’un souverain cruel et tyrannique, à la haine de l’autorité pour la limiter ; dans la révolution de la France, la marche a été en sens contraire, le peuple satisfait du monarque, auquel il ne pouvait rien reprocher, a commencé par attaquer le pouvoir souverain dont il n’abusait pas ; dans les autres révolutions, le souverain a fait ses efforts pour conserver son autorité et irrité les peuples par sa résistance, dans la révolution Française, le monarque a enhardi la multitude par sa condescendance à ses désirs, et s’est fait en quelque sorte son complice contre ses propres intérêts. Les passions, c’est-à-dire, la vengeance et la haine ont été les principes des autres révolutions, et leurs auteurs ont été ensuite