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l’épouser, et que fait cet homme orgueilleux, qui connaît si bien toutes les convenances, qui se montre si délicat sur la vertu, et sur la réputation de la femme qui doit porter son nom ? Il loge celle qu’il destine à cet honneur, dans un lieu infâme ; c’est là qu’il la met sous la garde d’une femme perdue, et l’environne des abominables satellites du vice ; il leur fait part de ses projets, et veut devoir à leurs détestables manœuvres, la possession d’une jeune fille qu’il adore et qu’il respecte comme l’ornement de son sexe. Il sait qu’il en est aimé, il peut l’épouser de l’aveu de ses parens, et contre le gré de la famille de Clarisse, ce qui le met à portée de satisfaire à la fois et son amour propre et sa vengeance, et il perd un temps précieux dans la combinaison et l’emploi de misérables artifices ;