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encore de nouvelles forces. L’absence, a-t-il dit, n’est pas un moyen d’en triompher, et ceux qu’elle a guéris ont prouvé par là que leur cœur était légèrement affecté. On a dit avec vérité et fort ingénieusement que l’absence était comme le vent qui éteint les petits feux et redouble l’action des feux violens. Il me semble, lui ai-je dit, qu’il faut commencer au moins par croire qu’on a quelque, empire sur ses passions ; c’est un moyen de s’assurer de leur force, et de vaincre celles qui n’ont pas le dernier degré de violence ; mais si dès les premières impressions qu’on éprouve, on est persuadé de l’inutilité de la résistance ; on cédera aux plus légères atteintes. Je crois donc qu’il ne faut jamais désespérer du triomphe de la raison, et que pour le faciliter il est nécessaire d’éviter