de quelques momens était au-dessus de ses forces. Il prit le parti de confier le soin de mon éducation au président de Longueil, son parent et son ami depuis l’enfance. Le Président, sans partager les opinions de mon père le chérissoit à cause des agrémens de son esprit, et par l’estime qu’il avait pour son caractère et son cœur. Mon père suivait des principes de philosophie, qui l’écartaient de la société et des affaires ; le Président, avec un grand fond de lumières et de philosophie, suivait la carrière des affaires, et avec d’autant plus de succès, que la nature, en lui donnant un esprit plein de sagacité joint à un jugement sûr, semble l’avoir fait homme d’état. Mon père après avoir réglé ses affaires domestiques en remit le soin à ma mère, se conserva une pension considérable, et prit le parti
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