plusieurs lettres que la Comtesse a bien voulu me communiquer ; cette correspondance est très-soutenue, très-animée, et forme la plus agréable occupation de la Comtesse. Elle sait fort bien l’Italien, est fort instruite dans la littérature Allemande dont elle fait beaucoup de cas, et sait le Français au point de ne jamais laisser entrevoir par l’accent ou le mauvais choix des mots, qu’elle soit étrangère. Rousseau est l’auteur qu’elle estime le plus ; elle prend aussi beaucoup de plaisir à lire les tragédies de Voltaire. Parmi nos moralistes, Montaigne est celui dont elle fait le plus de cas, et elle déteste la Rochefoucault. Elle m’a fait une réponse à son sujet qui m’a laissé sans réplique. Je pourrais, dit-elle, être de votre avis, s’il n’avait fait que décrire ce qu’il a découvert dans les replis du
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