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réveille deux fois par jour par deux longs repas, où le vin du Rhin n’est pas épargné, voilà jusqu’à ce moment le principal personnage de la maison. Diverses circonstances lui ont procuré une fortune bien plus considérable que celle de son frère ; il en use noblement ; mais abuse peut-être un peu de l’ascendant de la richesse envers la famille de ce frère, que ses bienfaits, et la perspective de son héritage tiennent dans une grande dépendance. La belle-sœur, qui est la maîtresse de la maison, est une femme de quarante ans ; elle a été belle, et avec un peu d’art et de soin pourrait encore prétendre aux hommages ; mais elle a une fille qui concentre toutes ses affections, et c’est pour elle seule qu’elle a des prétentions. L’esprit de la mère est plus juste que brillant, son caractère paraît froid ; toutes ses manières