Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une partie de sa fortune. J’en suis plus fâchée pour lui que pour moi, et tant que j’aurai des chevaux pour me traîner à Mayence, la fortune n’aura aucune prise sur mon ame. J’oublie de vous donner le bulletin du marquis de St. Alban : le chirurgien qui l’a pansé est un ignorant, et il en a envoyé chercher un à Francfort. Son séjour sera prolongé d’après les accidens qui sont survenus. Il prend sur lui pour causer avec nous ; mais on voit quelquefois qu’il fait effort pour vaincre sa douleur. Si l’on cessait d’aller chez lui il serait encore à ce qu’il dit plus à plaindre qu’il ne l’est de se contraindre un peu. Nous lui sommes devenus si nécessaires qu’il regarde sans cesse à sa montre dès quatre heures, et il nous reproche d’une manière touchante de l’abandonner si nous arrivons un