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ni répugnance, il me semblait que j’allais changer de père : voilà ce que je voyais dans mon mariage, et je croyais toujours qu’il surviendrait quelque circonstance qui ferait rompre les engagemens pris, tant il me semblait étrange de changer de nom et de situation. L’âge de monsieur de Loewenstein n’était point un sujet d’éloignement pour moi, mais d’embarras : je craignais de me familiariser avec lui. Une seule fois je fis une comparaison désavantageuse de lui, et en voici l’occasion : le jeune baron de Glekem était venu dîner chez ma mère ; on fit des parties après le dîner ; je restai avec lui et nous jouâmes au volant ; ensuite, à la promenade, il me défia à la course, en me donnant une grande avance : la journée se passa à folâtrer ensemble de mille manières, et le soir ma mère me fit