que je ne le suis, partage avec vivacité le chagrin général, et ce qu’il y a de bon, c’est que c’est moi qui fais effort pour le consoler. Il avance dans sa guérison, et partira dans huit ou dix jours pour Francfort ; ce sera pour moi, et je crois aussi pour ma mère, une véritable privation, et peut-être aurait-il mieux valu que je ne l’eusse pas connu. Nos bons Allemands me paraissent un peu plus maussades depuis son séjour ici, et nos agréables me sont encore plus insupportables ; mon mari s’en est sans doute apperçu, et sur ce que je n’étais pas aussi enthousiasmée que lui du prince de **** que nous avons vu deux ou trois fois l’hiver dernier, il m’a dit avec un peu d’aigreur, il faut être Français pour plaire à madame : voilà ses mots ; mais il y avait dans le son de sa voix
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