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l’hôtesse me mena à la chambre de la Duchesse. Je la trouvai lisant un volume de Voltaire, un autre était sur la table, et contenait Zadig ou la Destinée. Je lui dis qu’il y avait beaucoup de philosophie dans ce petit roman, et elle me répondit, il faut bien croire à une destinée qui se joue de tous les desseins des hommes, élève ce qui est bas et abaisse ce qui est élevé. Et elle cita à ce sujet ces vers que je la priai de m’écrire, et qu’elle me dit être de Corneille.

« Et notre volonté n’aime, hait, cherche, évite,
« Que suivant que d’en haut son bras la précipite ;
« Alors qu’on délibère on ne fait qu’obéir.

Je lui dis : il faut convenir, Madame, qu’il y a peu de marchandes de