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généreux effort ; enfin arrivé au terme fatal, il s’est flatté sans doute, que peut-être ce peuple ne résisterait pas à la voix de son roi qui paraissait en suppliant devant lui ; mais la plus atroce barbarie fait retentir l’air d’un bruit affreux qui couvre ses faibles accens ; enfin le crime comble l’intervalle immense qui est entre le trône et l’échafaud, entre le supplice et l’innocence. Cette affreuse image me revient sans cesse dans la pensée, et le jour et la nuit. À tout ce qu’elle a de déchirant pour le cœur, se joint un tel étonnement pour l’esprit, que je suis quelquefois tenté de croire que cette terrible catastrophe n’est qu’un songe affreux. Je reviens à vous, mon cher et jeune ami, et j’exige de votre attachement que vous me disiez au plutôt l’état de vos affaires, et ce qui vous reste,