que je ne l’ai jamais été, quoique j’aye perdu trente fois la valeur de ce qui me reste ; on n’est riche, que de ce dont on jouit. La plupart des choses que j’ai perdues n’étaient pas des jouissances pour moi : j’avais un grand hôtel où j’habitais un très-petit appartement ; beaucoup de chevaux, et je n’en employais que quatre ou cinq ; je donnais de grands dîners, et ils m’ennuyaient ; les spectacles, après une fréquentation de vingt ans, étaient moins un plaisir pour moi qu’un emploi du temps, et les loges que j’y avais étaient plutôt des moyens d’obliger que de m’amuser. Si l’on ôtait de la jouissance d’une grande fortune, ce qui n’est qu’au profit de la vanité, il y aurait bien peu de différence réelle entre le sort de l’homme le plus opulent et de celui qui jouit d’une
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