et les malheureux ont payé de leur vie cette funeste rentrée dans leur patrie. Il y a quinze ans que je suis attaché à la duchesse de Montjustin ; vous connaissez ses rares qualités, sa raison, son esprit, ses agrémens ; jugez donc de mes regrets ; sa société faisait le charme de ma vie, et si je pouvais me rejoindre à elle et à mon jeune ami ; si je les pouvais voir dans une situation supportable, je défierais la fortune ; et la Révolution n’affecterait en moi que le sujet fidelle, et que l’ami de l’humanité. Lorsque les fonds que vous avez seront épuisés, adressez-vous à moi, mon cher Marquis ; ce ferait faire outrage à l’amitié que de ne pas en recevoir les dons, et cette fausse discrétion ne ferait en vérité honneur ni à votre esprit, ni à votre cœur. Songez donc que je suis plus riche
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