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souper frugal que nous avions commandé, et l’on s’impatientait de la lenteur de l’hôte lorsqu’il entra avec l’air d’un empressement respectueux, une serviette sur l’épaule comme un maître d’hôtel, et nous dit que le souper était servi dans la pièce voisine. Nous y passâmes, et nous trouvâmes la pièce éclairée de bougies et la table couverte d’une grande quantité de plats et plusieurs bouteilles de vin sur un buffet ; à côté étaient de très-beaux fruits, des confitures, des biscuits et deux ou trois sortes de vins de liqueur ; l’hôte voyant notre surprise, nous dit que tout avait été ordonné et payé par un monsieur de la ville qui était entré avec nous à l’auberge. Il ne voulut pas nous apprendre son nom et se borna à nous dire que c’était un négociant fort riche, et un des plus honnête homme