bonheur de nous recevoir, et celui qui en avait un petit nombre enviait à un autre l’avantage qu’il avait de posséder une maison plus grande ; jamais l’hospitalité ne fut exercée d’une manière plus cordiale, plus noble et plus touchante. C’est ainsi que nous fûmes reçus à Cazal, Vérone, Plaisance, Cazal-maggiore, Borgo-forte etc. etc. Souvent même plusieurs de ceux qui nous avaient ainsi reçus prenaient le lendemain les devants, au moment de notre départ, et se rendant au lieu de la prochaine couchée, y prévenaient les habitans de notre arrivée, commandaient à souper dans les auberges et nous retrouvions en débarquant les personnes qui nous avaient reçus la veille, et qui avaient fait plusieurs lieues pour nous procurer de nouveaux secours ; souvent aussi on remplissait la barque de
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/193
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.