d’un voile de deuil, debout auprès de ses dieux protecteurs, et le véritable père d’Hercule est à ses côtés.
mégare. — Quel nouveau projet, quel attentat médite ce monstre, le fléau et la ruine de notre race ?
lycus. — Noble héritière du sang des rois, daignez un moment m’écouter sans courroux. S’il faut que les hommes nourrissent entre eux des haines éternelles, et que le ressentiment ne sorte jamais de leur sein ; s’il faut que le vainqueur et le vaincu aient sans cosse l’épée à la main, l’un pour maintenir son triomphe, l’autre pour réparer sa défaite, cet état de guerre ne laissera rien subsister. Les campagnes ravagées resteront sans culture, les cités seront la proie des flammes, et les peuples disparaîtront sous des monceaux de cendres. Ramener la paix, c’est l’intérêt du vainqueur et le besoin du vaincu. Partagez avec moi l’autorité suprême : unissons nos cœurs. Voici le gage de ma foi : touchez la main que je vous présente… Pourquoi ce silence et cet air irrité ?
mégare. — Moi, que je touche une main couverte du sang de mon père et souillée du meurtre de mes deux frères 1 On verra plutôt le jour s’éteindre au lever du soleil et renaître à son coucher, le feu s’unir à la neige, Scylla joindre les côtes de la Sicile à celles de 1’Ausonie, et l’Euripe calmer la violence de son flux