Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ACTE QUATRIÈME.


Scène I.

AGAMEMNON, CASSANDRE.
AGAMEMNON.

Enfin je rentre en paix dans la demeure de mes pères. Salut, terre chérie ! reçois ces dépouilles des nations barbares ; Troie, cette capitale si long-temps florissante de la superbe Asie, est soumise à ton empire. Mais pourquoi cette prophétesse est-elle ainsi renversée à terre et tremblante ? sa tête se soutient à peine. Qu’on la relève, qu’on jette sur elle une eau froide. Ses yeux éteints se rouvrent à la lumière. Reprenez vos sens, princesse : après tant de malheurs, nous avons touché le port tant désiré ; ce jour est pour nous un jour de fête.

CASSANDRE.

Troie aussi était en fête.

AGAMEMNON.

Prosternons-nous devant les autels.

CASSANDRE.

C’est au pied des autels qu’on a égorge mon père.

AGAMEMNON.

Adressons ensemble nos vœux à Jupiter.