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ACTE TROISIÈME.


Scène I.

EURYBATE, CLYTEMNESTRE.
EURYBATE.

Après tant de fatigues et une si longue absence, je puis donc me prosterner dans ces temples, devant ces autels, et adorer les dieux protecteurs de ma patrie ! c’est à peine si je crois à mon bonheur. Acquittez-vous des vœux que vous avez faits ; Agamemnon, l’orgueil de la Grèce, rentre enfin victorieux dans le palais de ses pères.

CLYTEMNESTRE.

J’apprends avec joie cette heureuse nouvelle. Où est cet époux dont mes désirs ont appelé le retour pendant dix années ? est-il encore sur les flots, ou foule-t-il déjà la terre sous ses pas ?

EURYBATE.

Heureux, comblé d’honneur, et plein de gloire, il a enfin mis le pied sur le rivage tant désiré.

CLYTEMNESTRE.

Célébrons ce beau jour par des sacrifices, remercions les dieux qui nous le font voir enfin, les dieux propices, mais trop lents au gré de notre impatience. Dis-moi, le