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de laurier leurs belles chevelures. Joignez-vous à nos chœurs, filles de Thèbes, venues à Argos pour ce grand jour, et vous qui buvez les eaux glacées d’Érasine, ou celles de l’Eurotas, ou celles de l’Ismène qui coule sans bruit sur un lit de verdure, au milieu de ce peuple que la fille de Tirésias, Manto la prophétesse, instruisit à honorer par des sacrifices les deux enfans de Latone.

Tu as vaincu, Apollon, la paix est rendue au monde ; détends ton arc, et dégage tes épaules de ce carquois rempli de tes flèches rapides. Prends en main ton luth harmonieux, et qu’il vibre sous tes doigts : ne fais point d’abord entendre des sons vifs et hardis sur un mode élevé ; mais prélude par ces chants doux que tu modules sur la lyre légère dans tes jeux avec les Muses savantes.

Tu peux chanter encore sur un mode plus grave l’hymne dans lequel tu célébras la défaite des Titans par les dieux, ou celui que tu fis entendre quand ces monstres furieux se firent une échelle de montagnes entassées, élevant l’Ossa sur le Pélion, et l’Olympe sur les deux premières, avec ses forêts de pins.

Écoute nos voeux, toi l’épouse et la sœur du roi du ciel dont tu partages le sceptre, puissante Junon ! C’est ton peuple de Mycènes qui t’invoque aujourd’hui. Toi