Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/416

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Gètes, peuple de la Thrace, chez lesquels Orphée s’était retiré.

Page 207. La mort enfin se détruira elle-même après avoir tout détruit. Il serait trop long de montrer dans une note ce que ces idées ont de faux et ce qu’elles ont de vrai. Tous les peuples, dans tous les temps, ont cru à une fin du monde, et cette croyance ne peut être une erreur, puisqu’elle est universelle, suivant la fameuse règle : Quod semper, quod ubique, quod ab omnibus ; ou suivant ce principe d’un savant théologien moderne : « Que ce qui reste d’une croyance commune à toutes les nations, quand on en a séparé ce qui est particulier à chacune d’elles, est nécessairement vrai. »

Du reste, notre auteur se rencontre ici avec saint Paul, quand il parle de la destruction de celle qui a tout détruit, de la mort de la mort, si je puis le dire : « Or, la mort sera le dernier ennemi qui sera détruit. » (Épître Ire aux Corinthiens, v. 26.) Il est vrai qu’il n’ajoute pas comme l’apôtre : « La mort est absorbée par la victoire. — O mort ! où est ta victoire ? ô mort ! où est ton aiguillon ? » (ibid., v. 54 et 55), et qu’il ne voit pas, dans la destruction de la mort, le commencement et l’avènement de la vie

ACTE IV. Page 211. L’orgueilleux Pluton, … délivrant Saturne de ses chaînes, lui rendra le royaume du ciel. Suivant la fable, Saturne, fils d’Uranus et de Vesta, ou du ciel et de la terre, avait mutilé son père et dévorait ses propres enfans, parce qu’il savait que l’un d’eux le détrônerait, ce que fit Jupiter, sauvé par la ruse de Rhea sa mère. Saturne, mutilé par son fils, fut précipité au fond du Tartare avec les Titans, qui l’avaient assisté dans sa guerre contre Jupiter. On lit dans Plutarque la relation d’un voyageur qui prétend avoir vu, dans une des îles qui avoisinent l’Angleterre, la prison de Saturne, où il était gardé par Briarée, et enseveli dans un sommeil perpétuel.

Page 213. Ma mort compromettra la sûreté de ton empire. Suivant la fable, Jupiter devait être détrôné. Voyez le Prométhée d’Eschyle.