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NOTES
D’HERCULE SUR L’ŒTA.

Cette tragédie est la plus longue et la plus ennuyeuse de toutes celles de notre auteur. « On y chercherait en vain, dit un critique, un plan raisonnable, des sentimens justes, naturels, et même de l’intérêt. Si jusqu’ici les lecteurs du Théâtre de Sénèque n’ont supporté qu’avec peine ses continuelles déclamations, ses froides sentences, l’étalage intempestif qu’il fait de ses connaissances mythologiques et géographiques je crains bien qu’ils ne perdent toute patience à la lecture de l’Hercule sur le mont Œta. Dans aucune autre pièce, les défauts ordinaires des tragédies latines ne se montrent si frappans, si monstrueux ; elle est la preuve la plus sensible de la corruption du goût au siècle où elle a été écrite, etc. » C’est une imitation malheureuse des Trachiniennes de Sophocle. Rotrou, qui s’était adonné au Théâtre de Sénèque, a moins imité que traduit l’Hercule sur l’Œta, dans son Hercule mourant, le premier ouvrage qui fit prévoir la gloire future de l’auteur de Wenceslas.

Page 106. Personnages. Iole et le chœur des Trachiniennes sont des personnages protatiques. On nomme personnages protatiques ϖροτατιϰὰ πρόσωϖα, ceux qui servent à l’exposition de la tragédie, et qui ne paraissent que dans la première partie du poëme dramatique, appelée protase, ϖρότασις. Ainsi, dans cette pièce, Iole et les Trachiniennes disparaissent après le premier acte.

Acte Ier. Page 111. Père des dieux, toi dont les foudres se font sentir d’une extrémité du monde à l’autre. Voici la traduction presque littérale de ce début :

Puissant moteur des cieux, ferme appui de la terre,
Seul être souverain, seul maître du tonnerre