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avons parlé au commencement de ces notes, a délayé cette partie de dialogue en assez bons vers :

AGAMEMNON.

Que peut craindre un monarque au sein de ses états ?
Que peut craindre un vainqueur ?

CASSANDRE.

Tout ce qu’il ne craint pas.
Oui, c’est dans ces momens de pleine confiance
Que tu vas voir, trop fier d’une vaine puissance,
Ta grandeur renversée et tes projets trahis.
Je prévois ton trépas, je le vois, j’en jouis ;
Je goûte dans ton sein la vengeance de Troie ;
Et ce jour fortuné, qui me comble de joie,
Est un jour plus cruel pour toi, pour tous les tiens,
Que dix ans de malheur ne furent aux Troyens, etc.

Page 81. Qui reçois des vainqueurs l’hommage de leurs trophées. C’est le Jupiter Feretrius des Romains, et le Ζεύς Ζεὺς Νικηφόρος des Grecs, à qui l’on consacrait une partie des dépouilles.

Pour lui Jupiter a suspendu les lois du monde. Voyez Hercule furieux, acte I, vers 24, au premier volume de Sénèque le Tragique.

Jupiter Alcmenæ geminas requieverat Arctos,
Et cælum noctu bis sine rege fuit.

(PROPERT., lib. II, eleg. 22, v. 26.)

Lycophron met trois nuits au lieu de deux, et Clément d’Alexandrie en met neuf, ce qui donne lieu à Arnobe de faire une plaisanterie assez peu grave « Hercules natus est, qui in rebus hujus modi patris sui transiret exsuperaretque virtutes : ille noctibus vix novem unam potuit prolem extundere, concinnare, compingere : at Hercules, sanctus Deus, natas de Thespio quinquaginta nocte una perdocuit, et nomen virginitatis ponere, et genetricum pondera sustinere. » (ARNOB., Adversus gentes, lib. IV.)

Page 83. Le lion terrible de Némée a senti la puissante étreinte de ton bras. Voyez Hercule furieux, vers 222, et le liv. VIII de l’Énéide.

Page 85. Tu lui as fait sentir la puissance de ces flèches qu’elle devait éprouver une seconde fois. Troie ne devait périr que sous