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Mais Jupiter lui-même se plaît à me regarder comme son fils. Essuyez vos larmes, ô ma mère ! vous marcherez glorieuse entre toutes les femmes de la Grèce. Junon qui s’assied sur le trône du ciel, Junon, l’épouse de Jupiter, a-t-elle jamais enfanté un aussi noble fils ? toute déesse qu’elle est, elle a été jalouse d’une simple mortelle ; elle a voulu passer pour la mère d’Alcide.

Poursuis maintenant ta carrière, ô Soleil ! qui vas rester seul au monde ; moi, ton compagnon dans tous les climats, je vais descendre au séjour des Mânes : j’emporte du moins cette gloire au fond du Tartare, que nul fléau n’a triomphé d’Alcide à la face du jour, et qu’à la face du jour Alcide a triomphé de tous les fléaux.



Scène V

Le Chœur
Le Chœur

Ornement du ciel, brillant Soleil, dont les premiers rayons forcent la reine des nuits à dételer les noirs coursiers de son char nocturne, annonce aux Sabéens, peuples de l’aurore, annonce aux Ibères situés au couchant, et aux habitants de la zone torride, et à ceux qui vivent sous le char de l’Ourse glaciale, annonce que le grand Hercule descend au séjour des Mânes, dans cet empire dont le chien vigilant garde les portes, et dont aucun mortel n’est jamais revenu. Voile tes rayons de nuages lugubres ; ne laisse tomber sur la terre que des