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Mais quoi ! la terre tremble, et ce palais ébranlé craque avec un bruit affreux : que veut cette foule menaçante ? Tout l’univers est là qui m’entoure ; j’entends les peuples frémir autour de moi, et la terre tout entière me redemande son vengeur. Epargnez-moi, de grâce ! où fuir ? où me dérober ? la mort seule peut offrir un asile à mes douleurs. J’en atteste le flambeau lumineux qui nous éclaire, j’en atteste les dieux, je meurs en laissant Hercule encore vivant.

Hyllus

Elle fuit, dans le transport qui l’égare. Hélas ! son rôle de mère est fini : elle a résolu de mourir. Le mien commence, il faut l’empêcher de mettre fin à sa vie. Malheureux enfant que je suis ! si j’empêche ma mère de mourir, je deviens criminel envers mon père ; si je la laisse accomplir son dessein, je manque de tendresse pour elle : des deux côtés je vois un crime. Cependant il faut l’arrêter ; courons, et ne la laissons pas attenter sur elle-même.



Scène III

Le Chœur
Le Chœur

Il n’est rien d’éternel : Orphée, le fils de Calliope, le disait sur la lyre, au sommet du Rhodope de Thrace ; faut-il l’en croire ?