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Tout ce que nous savons, et ce qui ne peut être nié, c’est que, de son exil, Sénèque a adressé à Polybe une lettre remplie de flatteries pour cet affranchi et ses maîtres.

La Consolation que l’on va lire n’est-elle autre chose que cette lettre ? C’est ce que je laisse à décider au lecteur ; et probablement celui qui saura se défendre de toute préoccupation, se résoudra comme moi à rester dans un doute prudent sur cette question, dont la solution me paraît impossible. Toutefois, il est juste d’observer qu’une supplique confidentielle en 37 chapitres adressée à un homme aussi occupé que Polybe, dépasserait les bornes d’une longueur raisonnable.

Auteur ou non de cette Consolation, Sénèque, en écrivant à Polybe, avait fait une démarche inutile. Si ce dernier intercéda pour lui, il ne réussit point, et Sénèque languit encore cinq ans dans l’Ile de Corse, d’où il ne fut rappelé que lorsque, à la mort de Messaline, Agrippine, nièce de Claude et mère de Néron, sut se frayer un chemin au trône.

Ch. Dr.