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du blé s’effectuent sans fraude, à ce qu’il soit soigneusement emmagasiné dans les greniers, de peur qu’il ne s’échauffe ou qu’il ne se gâte par l’humidité, enfin à ce que la mesure et le poids s’y trouvent ; pensez-vous, que de tels soins puissent être comparés à ces saintes et sublimes études qui vous révéleront la nature des dieux, leurs plaisirs, leur condition, leur forme ? vous feront connaître la destinée réservée à notre âme ? dans quel lieu doit nous placer la nature quand nous serons dégagés des liens corporels ? quelle puissance soutient, au milieu de l’espace, les corps les plus pesants ; au-dessus, les plus légers ; porte la matière ignée dans les régions les plus hautes ; imprime aux astres leur révolution ; produit enfin mille autres phénomènes encore plus merveilleux ?

(2) Voulez-vous abandonnant la terre, élever votre esprit à ces hautes connaissances ? Maintenant que votre sang circule avec chaleur, et que vous êtes dans la force de l’âge, dirigez-vous vers ces objets dignes de votre préférence. Vous trouverez, dans ce genre de vie, l’enthousiasme des sciences utiles, l’amour et la pratique de la vertu, l’oubli des passions, l’art de vivre et de mourir, un calme inaltérable.

Chapitre XX.

(1) La condition de tous les gens occupés est malheureuse : plus malheureuse est celle des hommes qui chargent leur vie de soins qui ne sont pas pour eux, attendant pour dormir qu’un autre dorme, pour faire un pas qu’un autre marche, pour manger qu’un autre ait appétit. L’amitié, la haine, les plus libres de toutes les affections, sont chez eux à commandement. Ceux-là, s’ils veulent savoir combien leur vie est courte, n’ont qu’à supputer la part qui en revient à leur usage.

(2) Quoique vous les ayez vus souvent revêtus de la prétexte, quoique leur nom soit connu dans le forum, n’en soyez pas jaloux : ces avantages,