chose d’un dieu stoïcien : oui ; je le vois, il n’a ni cœur ni tète. Si, mon cher Hercule · · · · · · · · · ·
il eût sollicité ce bienfait de Saturne, en l’honneur de qui, empereur, il célébra toute l’année le mois des Saturnales ; mais il n’aurait pas eu pour lui l’assentiment de Jupiter, qu’il a condamné, autant qu’il était en lui, comme incestueux. N’at-il pas fait mourir L. Silanus son gendre ? Et pourquoi, je vous le demande ? La sœur de Silanus, la plus attrayante des jeunes filles, était, par tout le monde, appelée Vénus : Silanus aima mieux la nommer Junon. « Eh quoi ! dit Claude, je vous le demande, est-il permis d’aimer sa sœur ? » —«Imbécile ! reprit le dieu, la loi ne le permet-elle pas à demi à Athènes, et dans Alexandrie sans restriction ? Parce qu’à Rome, ajouta-t-il, les souris mangent des gâteaux, cet homme ne veut-il pas tout redresser ici ! Ce qu’il fait dans sa chambre à coucher, je l’ignore ; mais déjà il parcourt les régions du ciel ; il veut absolument être Dieu. C’est peu pour lui d’avoir dans la Bretagne un temple, où les Barbares lui ont voué un culte et le prient comme un dieu. Gardez-vous de la colère d’un fou. »
IX. A la fin, Jupiter imagina d’appeler les individus qui composaient son sénat, à dire leur avis sans disputer. « Pères conscrits, dit-il, je vous avais permis de faire des interrogations ; vous n’avez dit que de pauvres balivernes. Je veux que vous observiez les formes d’un sénat. Cet homme, quel qu’il puisse être, quelle opinion aura-t-il de nous ? »