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FACÉTIE
SATIRIQUE
SUR LA MORT DU CÉSAR CLAUDE
VULGAIREMENT APPELÉE
APOKOLOKYNTOSE

I. Ce qui s’est passé au ciel, le troisième jour avant les ides d’octobre, sous le consulat d’Asinius Marcellus et d’Acilius Aviola, durant une année nouvelle, au commencement d’un siècle de prospérité, je veux en consigner le souvenir. Rien dans mon récit ne sera dicté par la haine ou par la faveur. Et ces faits incontestables, si l’on veut savoir d’où je les tiens ; d’abord je puis, s’il ne me plaît pas, me dispenser de répondre. Qui pourrait m’y forcer ? Grâce à Dieu, je suis libre depuis qu’il a vu son dernier jour, celui qui justifiait si bien ce proverbe : Il faut être né ou sot ou roi. S’il me plaît de répondre, je dirai ce qui me viendra à la bouche. A-t-on jamais exigé d’un historien des cautions sous serment ? Cependant, s’il y avait nécessité de produire un témoin, interrogez celui qui a vu Drusilla entrer au ciel ; il vous dira aussi qu’il a vu Claude suivre le même chemin d’un pas inégal. Bon gré, malgré, il faut que mon témoin soit informé de tout ce qui se fait au ciel. Il est inspecteur de la voie Appienne, par où vous savez que le