Page:Sénèque - Œuvres complètes, trad. Baillard, tome I.djvu/556

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
519
NOTES SUR LA CONSOLATION À HELVIA.


6. Voir Consol. à Marcia, XI ; Plin., Hist., VIII, i; saint Cyprien, de la Patience ; Buffon, de l’Enfance.

Vagituque locum lugubri complet, ut æquum est,
Cui tantum in vita restat transire malorum. (Lucret. V, 224.)

7. Polybe était secrétaire de Claude pour les belles-lettres, a studiis. Il parait, d’après le chap. xxvi, qu’il occupait aussi la charge de secrétaire d’État.

8.

Triste destin des rois ! esclaves que nous sommes
Et des rigueurs du sort et des discours des hommes,
Nous nous voyons sans cesse assiégés de témoins,
Et les plus malheureux osent pleurer le moins.

(Racine, Iphig.)
Et dans Phèdre :

Encor dans mon malheur de trop près observée…

(Act. IV, sc. VI.)
Des courtisans sur nous les inquiets regards…
(Volt., Œdip., act. III, sc. i.)
9.

Et in maxuma fortuna minuma licentia est.

(Sallust., Catil., LI.)

Minimum decet libere, cui multum licet.

(Tragédie des Troyennes.)
Et qui doit tout pouvoir ne doit pas tout oser. (Corneille.)

Voir enfin Massill., Petit car., 1er sermon

10. « Les gens de bien dorment sans crainte à l’abri de mes veilles, et vivent heureux par ma misère. » (Richelieu, Testam. politique.) Et Henri IV à Casaubon : « Vous voyez combien j’ai de peine, moi, afin que vous puissiez étudier en paix. »

11. Claude, d’après les conseils de Tite Live, entreprit d’écrire l’histoire. (Suétone.) Pline fait mention de l’histoire de Claude ; et Niebuhr, par d’excellentes raisons, a vivement regretté la perte des ouvrages de cet empereur.

12. Cette assertion a étonné de la part de Sénèque, qui devait bien connaître les fables de Phèdre, affranchi de Tibère. On a donné pour raison que notre auteur parle d’écrivains nés Romains, et que Phèdre était barbarus. On a dit que ce nom de Phèdre pouvait être le pseudonyme de Polybe. D’autres pensent que Sénèque conseilla à Polybe d’écrire en prose, comme il avait fait ses deux traductions, des fables latines, genre qui eût été nouveau à Rome : Ésope était un prosateur.

Je crois plus probable que Sénèque aura considéré Phèdre comme interprète des Fables grecques d’Ésope, non comme inventeur de Fables latines. En écartant Phèdre, sous ce prétexte fondé, il aura voulu flatter Polybe de l’idée qu’il ouvrait la carrière, qu’il serait inventeur.