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SUR LA CONSOLATION A MARCIA

On connaît l’hémistiche de Claudien : Absolvitque Deos.

16. Les mauvais plaisants, au lieu de dire : « Tel acte s’est fait sous le consulat de César et de Bibulus, » dataient du consulat de Julius et de César.

17. Je doute fort que cet exemple de Tibère soit cité à propos : il n’en usait ainsi que par insensibilité. Il trouvait Priam heureux d’avoir survécu à tous ses enfants.

18. Ici Sénèque oublie ce qu’il a dit bien ailleurs : Grand homme plutôt qu’homme de bien ? Ces deux qualités sont inséparables, etc. (De la Colère, I, xvi.)

 Ils suffiront pour consoler leur mère.
Je croirai, les voyant, revoir encor leur père ;
Et par ces doux objets mon amour raffermi,
Vous possédant en eux, ne vous perd qu’à demi.

(Longepierre, Médée, III, sc. iii.)

C’est sur mes déplaisirs que j’ai les yeux ouverts :
  Je regarde ce que je perds,
  Et ne vois point ce qui me reste.

(Molière, Psyché, II, sc. i.)

21. Sénèque croit ici et dans ses traités de la Providence, i, et des Questions naturelles, II, XXXII, à l’influence des astres sur nos destinées. Il la nie dans sa lettre XCVII.

22. Pensée toute chrétienne qu’on retrouve dans la Consol. à Polybe et lettre xcix, et dans le comique grec Antiphane : « Bientôt nous les rejoindrons au même rendez-vous, pour y vivre en commun d’une autre vie. »

23. Voir Consol. à Polybe, xxvii ; lettres xxiv, liv, LXXVII, et dans la tragédie de Sénèque, les Troyennes :

Rien n’est après la mort, la mort même n’est rien.
 Que devient l’homme en cessant d’être ?
 Ce qu’il était avant de naître.

Post mortem nihil est, ipsaque mors nihil.
Quæris quo jaceas post obitum loco ?
Quo non nata jacent.

Une heure après la mort notre âme évanouie
Devient ce qu’elle était une heure avant la vie.

(Cyrano, Agrippine.)

Du reste Sénèque se donne un magnifique démenti quelques pages plus loin, chap. xxiv et xxv.

Et combien de héros glorieux, magnanimes,
   Ont vécu trop d’un jour.

(J. B. Rousseau )