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NOTES SUR LE TRAITÉ DE LA COLÈRE.

Un malade obstiné meurt si l’on ne l’abuse.
Les remèdes qu’on craint plaisent après l’effet,
Et quelquefois il faut cacher même un bienfait.

(Laure, tragédie de Rotrou, act. II, sc. ii.)

28. Le même trait est cité, Traité de la Clémence, I, xviii : « Auguste était en veine de bonté ce jour-là, ce qui ne lui arrivait pas toujours ; car il avait fait crucifier un de ses esclaves pour avoir mis en broche et mangé une caille qui, dans les combats de ces petits animaux, battait toutes les autres et s’était jusqu’alors trouvée invincible. » (Plutarq., Apopht. Rom., X.)

Mortel, ne garde pas une haine immortelle.

(Vers attribué par Aristote à Ménandre.)

30. L’homme, dans une vie si courte et si remplie de labeurs et de misères, place encore de la colère contre l’homme. » (Eccles., xxviii.)

    Pourquoi combattre, et pourquoi conquérir ?
La terre est un sépulcre, et la gloire est un rêve
Patience, Ô mortels ! et remettez le glaive ;
Un jour encor ! tout va mourir.

(Lamartine, Recueillem. poétiq., xi.)

Jusques à quand, mortels farouches,
Vivrons-nous de haine et d’aigreur ?…
Implacable dans ma colère,
Je m’applaudis de la misère
De mon ennemi terrassé ;
Il se relève, je succombe,
Et moi-même à ses pieds je tombe
Frappé du trait que j’ai lancé.

(Pompignan.)

Je crois voir des forçats dans un cachot funeste,
Se pouvant secourir, l’un sur l’autre acharnés,
combattre avec les fers dont ils sont enchaînés.

(Voltaire, Disc. en vers.)

Mon être à chaque souffle exhale un peu de soi ;
Chaque parole emporte un lambeau de ma vie.

(Lamartine, Harmon. xi, liv. IV.)