l’heure de sa naissance ; on n’a même pas cru qu’il eût jamais achevé de naître[1]. Allons, fais ton office :
Qu’il meure ; et qu’un plus digne enfin règne à sa place[2].
— À dire vrai, répond Clotho, je voulais lui laisser quelques jours de plus, pour qu’il fît citoyens romains le peu de gens qui ne le sont pas encore. Car il s’était mis en tête de voir tout ce qui est Grec, Gaulois, Espagnol, Breton, endosser la toge. Mais, comme il est bon de laisser quelques étrangers pour la graine, et que tu le veux ainsi, qu’ainsi soit. » Elle ouvre alors une petite boîte dont elle tire trois fuseaux : celui d’Augurinus[3], celui de Baba[4],et le troisième, de Claude. « Ce sont, dit-elle, trois personnages que j’expédierai dans l’année à fort peu de distance l’un de l’autre, afin que Claude ne s’en aille pas tout seul. Il ne faut point que celui qui tout à l’heure voyait tant de milliers d’hommes lui faire cortége par derrière, par devant, de droite et de gauche, soit brusquement abandonné à lui-même. Il se contentera pour le moment de ces deux amis de table. »
IV.
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À ces mots, elle prend l’un de ces vils fuseaux, |