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CHAPITRE IX

LA SURFACE INVISIBLE

De retour dans le monde lunaire, Rugel, accompagné de ses trois amis, s’était rendu auprès du chef de l’État et lui avait rendu compte des derniers événements qui venaient de se passer. Bien que la nouvelle de l’intention où étaient Marcel, Jacques et lord Rodilan de retourner sur la Terre l’affectât péniblement, il avait l’intelligence trop haute pour ne pas comprendre leur désir de revoir leur patrie, et l’âme trop juste pour s’y opposer.

Les travaux nécessaires pour assurer leur retour furent donc entrepris sans retard ; mais, quelque diligence que l’on fit, ils devaient durer au moins sept à huit mois, et ce long délai pesait à l’impatience des trois voyageurs.

Les communications établies avec la Terre se continuaient d’une façon régulière, chaque mois, aux époques assez courtes pendant lesquelles les observations étaient possibles. Mais la rareté même de ces instants rendait forcément très lents les échanges d’idées entre les deux mondes. Mathieu-Rollêre, dont la curiosité avait été fortement excitée par cette indication fournie dès les premiers jours de l’existence d’une humanité vivant à l’intérieur de la Lune, multipliait ses questions auxquelles Mérovar répondait avec une inaltérable complaisance. Mais on n’allait pas vite et, bien que des informations précieuses eussent déjà été transmises, il était évident