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CHAPITRE XXI

À LA SURFACE DE LA LUNE

Pendant que Marcel se plongeait ainsi dans la contemplation de tant de merveilles scientifiques et admirait le génie avec lequel avaient été résolus tant de hauts problèmes, ses deux compagnons, que la passion de l’astronomie n’animait pas d’un zèle égal, commençaient à se sentir pris de préoccupations plus personnelles. Pendant les premiers temps de leur séjour dans l’observatoire, ils ne pouvaient détacher leurs regards du globe terrestre ; mais, à la longue, la constante uniformité de ce spectacle, l’impossibilité de voir plus avant avaient commencé à faire naître dans leur âme quelques mouvements d’impatience.

Jacques surtout, que tant de liens rattachaient encore à la Terre, souffrait de voir son ami oublier ce qui, à ses yeux, devait être le but unique vers lequel ils devaient tendre, c’est-à-dire l’établissement de communications régulières avec le monde terrestre.

Il s’en ouvrit un jour à Marcel.

« Toutes ces études où nous nous absorbons, lui dit-il, sont du plus haut intérêt, et je suis comme toi heureux d’avoir pu connaître ce monde supérieur où nous avons déjà tant appris, et où il nous reste assurément encore plus à apprendre. Mais ne songes-tu pas que nous avons laissé derrière nous des amis qui,