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CHAPITRE XIX

L’OBSERVATOIRE

La porte s’était ouverte ; les trois habitants de la Terre, sous le coup d’une vive émotion, s’engageaient à la suite de Rugel dans une large galerie, assez faiblement éclairée, qui s’ouvrait devant eux. À son extrémité, une nouvelle porte cédait sous la pression de leur guide ; ils faisaient quelques pas et s’arrêtaient émerveillés. Ils se trouvaient sur une vaste terrasse inondée d’une lumière dont l’éclat, légèrement voilé par une teinte bleuâtre, ne rappelait en rien celle du soleil, mais ressemblait plutôt, avec une intensité infiniment supérieure, à celle dont la Lune, lorsqu’elle est dans son plein, éclaire les nuits terrestres.

Ils promenaient autour d’eux des regards surpris et contemplaient avec admiration l’étrange paysage qui se déroulait sous leurs yeux : une plaine immense, au centre de laquelle s’élevait le gigantesque édifice dans lequel ils se trouvaient, au sol crevassé et profondément tourmenté ; à l’horizon lointain des masses formidables de montagnes et de rochers aux formes capricieuses ; des pics dénudés, aux arêtes aiguës, dressant leurs cimes vers le ciel et projetant au loin des ombres fantastiques.

Ils étaient encore sous le coup de cette émotion, lorsque Rugel, levant le bras, leur désigna du doigt le ciel qui s’étendait au-dessus de leurs têtes.