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CHAPITRE XVIII

UNE ASCENSION GIGANTESQUE

Cependant les trois voyageurs avaient dû, tout en s’occupant de leurs importantes recherches, s’inquiéter d’un problème qui avait pour eux la plus haute importance : celui d’assurer leur vie dans un milieu si différent de celui où ils avaient jusqu’à présent vécu. Sans doute, les provisions dont ils avaient pris soin de se munir en quittant la Terre, conserves de toutes sortes, biscuits et boissons diverses, pouvaient leur suffire pendant un temps assez long. Mais, depuis plus de six mois qu’ils habitaient le monde lunaire, ils y avaient déjà fait d’assez larges brèches et ils voyaient s’approcher, non sans inquiétude, le moment où ils auraient épuisé leur stock.

D’autre part, ce phénomène d’êtres vivants se nourrissant autrement que par la simple absorption de l’air, à l’aide d’éléments matériels, avait intrigué les habitants de la Lune. Les trois étrangers avaient été l’objet d’une étude qui, sans leur profond sentiment des convenances, aurait peut-être pu devenir indiscrète. Mais on se souvient que parmi les documents que renfermait l’obus, se trouvaient des atlas d’anatomie les plus récents et les plus complets. Il avait donc été facile aux savants de se rendre un compte exact de la physiologie de l’humanité terrestre, et ils avaient songé eux-mêmes à trouver pour leurs hôtes les moyens les plus simples et les plus efficaces d’entretenir leur vie.