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un monde inconnu

développement physique était-il plus rapide que sur la Terre, et une dizaine de nos années suffisait à l’être humain pour atteindre l’âge adulte. Ces conditions physiologiques entretenaient une vigueur constante, une jeunesse qui se prolongeait jusque dans un âge très avancé, un équilibre permanent de tous les éléments qui concourent à la vie.

On ne rencontrait pas chez eux de ces tempéraments déséquilibrés par la prédominance soit du système nerveux, soit de la lymphe, soit du sang. On n’y voyait pas de névropathes, de ces êtres anémiés, au teint pâle et blafard, qui n’ont que les apparences de la vie, de ces natures sanguines ou pléthoriques irrémédiablement vouées aux congestions ou aux apoplexies. Aussi le champ des maladies était-il restreint et ne présentait que de très rares complications. Quelques irritations des voies respiratoires, auxquelles on remédiait facilement par un dosage ingénieux de l’air respirable, parfois des engorgements ou des inflammations des organes abdominaux, des céphalalgies causées par une dépense excessive de force musculaire ou de tension cérébrale, composaient toute leur pathologie.

Et, chez ces êtres supérieurs, la thérapeutique était fort simple. Comme la respiration était chez eux l’unique mode d’entretien de la vie, c’est par la respiration qu’ils transmettaient à l’organisme tous les agents curatifs. Leur connaissance approfondie de la chimie et les moyens qu’ils possédaient d’agir sur les diverses substances, leur permettaient de les faire passer facilement à l’état gazeux et de les administrer aux malades par voie d’inhalation.

Depuis longtemps aussi ils étaient en possession de la méthode d’injection hypodermique, à laquelle ils ne recouraient d’ailleurs que dans les cas particulièrement graves et où il s’agissait de faire pénétrer rapidement dans la circulation certaines substances énergiques, d’une action prompte et décisive.

Quant aux traumatismes qui pouvaient résulter de tous les accidents inhérents, surtout pour la classe des Diémides, à une vie active et laborieuse, la science de leurs chirurgiens en avait d’ordinaire aisément raison. La liste, beaucoup plus complète que