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CHAPITRE XIII

DIÉMIDES ET MÉOLICÈNES

Comme dans toutes les réunions d’êtres humains, intelligents et moraux, soumis à la grande loi du progrès, et qui s’élèvent sans cesse dans la voie d’un bien-être de plus en plus complet, d’une connaissance de plus en plus large et d’une moralité de plus en plus haute, l’humanité lunaire avait, dès le début, présenté des aptitudes diverses, des capacités différentes.

Là, comme partout où nous pouvons concevoir des êtres vivants et perfectibles, la lutte pour l’existence, dont chaque pas en avant est une conquête sur la nature, l’influence des milieux, la sélection et l’hérédité avaient fait leur œuvre. Pendant que les uns mieux doués, mieux armés, avaient pu cultiver leurs facultés dans des conditions plus favorables et devenaient supérieurs par la science et la pratique du bien, les autres ne suivaient que de loin et d’un pas plus lent cette marche dans la route du progrès indéfini.

Toutefois, comme les habitants de la Lune n’étaient pas soumis aux mêmes nécessités que ceux de la Terre, comme ils étaient par nature d’une essence moins grossière et moins asservis aux exigences de la matière, leur point de départ avait été plus élevé que celui de nos races primitives ; le développement de cette humanité privilégiée avait été plus rapide et plus complet. La distance qui séparait les couches extrêmes de cette hiérarchie morale était bien