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CHAPITRE XII

LE MONDE LUNAIRE

L’ignorance où ils se trouvaient de la langue des indigènes fut d’abord pour eux une source d’embarras et de difficultés ; mais ils avaient tous les trois trop de vivacité d’esprit pour qu’un pareil obstacle pût les arrêter longtemps.

Leur arrivée avait fait grand bruit ; de toutes parts on accourait pour voir ces représentants d’une humanité si voisine. On voulait savoir comment ils étaient faits, s’ils étaient intelligents, bons et doux ; on voulait savoir comment ils étaient venus ; on ne cessait de se faire raconter les circonstances dans lesquelles ils avaient été découverts.

Le monde lunaire tout entier était en émoi, et, sans les précautions dont le gouverneur de la province les entourait, les nouveaux venus auraient eu parfois à souffrir d’une curiosité peut-être un peu gênante. La nouvelle avait été promptement apportée à la capitale de l’État lunaire, où résidait, avec le Conseil Suprême du gouvernement, le chef de l’État.

Les sages qui formaient le Conseil avaient jugé qu’avant de présenter les trois étrangers au dépositaire de l’autorité souveraine, il convenait de les initier à la langue du pays, de façon à ce qu’ils pussent être interrogés et fournir sans embarras d’utiles explications sur le monde dont ils étaient les messagers.