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CHAPITRE XI

L’ARRIVÉE

« Que les grâces de l’Esprit Souverain descendent sur vos têtes et mettent dans vos cœurs la joie et la sérénité, » dit le sage Rugel, en pénétrant sur la terrasse où se tenaient Marcel et ses deux amis contemplant un merveilleux spectacle.

Sous leurs yeux se déroulait une ville étrange, telle que l’imagination des conteurs orientaux n’en aurait jamais pu rêver de pareille. Ses blanches habitations, aux formes élégantes et capricieuses, dont les murs brillants et polis étaient rehaussés des plus vives couleurs artistement disposées, et enrichis de mosaïques, de métaux précieux, s’étendaient en pente douce jusqu’à la mer.

Cette mer offrait elle-même un aspect dont ne saurait donner l’idée celui des mers terrestres. Ses ondes, que ridait en ce moment une légère brise, n’avaient ni le bleu profond de la Méditerranée, ni le vert changeant de l’Océan ; mais l’eau, comme si elle eût renfermé de la lumiěre en dissolution, était irisée et comme diaprée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Et chaque mouvement que le léger souflle du vent imprimait aux flots mobiles, faisait passer dans leurs masses transparentes mille rayons subtils qui se fondaient en un délicieux mélange.

Le personnage qui venait d’apparaître sur la terrasse offrait toutes les apparences extérieures d’un membre de l’humanité ter-