s’imposait et qu’elle imposait à Charles et à Betty. Nous verrons plus tard qu’elle avait une autre source de richesses que personne ne lui connaissait ; elle le croyait du moins. Il y avait trois ans qu’elle avait Charles à sa charge. Betty était dans la maison depuis quelque temps ; elle s’était attachée à Charles, qui lui avait, dès l’origine, témoigné une vive reconnaissance de la protection qu’elle lui accordait ; elle eût quitté Mme Mac’Miche depuis longtemps sans ce lien de cœur qu’elle s’était créé.
Charles laissa donc Juliette avec sa sœur Marianne, et il courut à la maison pour s’y trouver à l’appel de sa vieille cousine.
« Il ne faut pas que je la mette en colère aujourd’hui, dit-il ; demain, à la bonne heure ! »
Charles rentra à temps, écrivit pour Mme Mac’Miche des lettres, qu’elle trouva mal écrites, pas lisibles.
Voulez-vous que je les recopie, ma cousine ?
Non, je ne veux pas. Pour gâcher du papier ? pour recommencer à écrire aussi mal et aussi salement ? Toujours prêt à faire des dépenses inutiles ! Il semblerait que Monsieur ait des rentes ! Tu oublies donc que je te nourris par charité, que tu serais un mendiant des rues sans moi ? Et au lieu de reconnaître mes bienfaits par une grande économie, tu pousses à la dépense, tu manges comme un loup, tu bois comme un puits, tu dé-