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lui donnant de bons conseils, Betty ; il doit à sa cousine du respect et de la soumission.

betty.

Elle est bien mauvaise, allez, Mam’selle !

juliette.

C’est fort triste ; mais elle est tout de même sa tutrice ; c’est elle qui l’élève…

charles.

Ah ! ouiche ! Elle m’élève joliment ! Depuis que je sais lire, écrire et compter, elle ne me laisse plus aller à l’école parce qu’elle prétend avoir les yeux malades ; elle me garde chez elle pour lire haut, pour écrire ses lettres, faire ses comptes, et toute la journée comme ça.

juliette.

Cela t’apprend toujours quelque chose, et ce n’est pas déjà si ennuyeux.

charles.

Quelquefois non ; ainsi, elle me fait lire à présent Nicolas Nickleby ; c’est amusant, je ne dis pas ; mais quelquefois c’est le journal, qui est assommant, ou l’histoire de France, d’Angleterre ; je m’endors en lisant ; et sais-tu comment elle m’éveille ? En me piquant la figure avec ses grandes aiguilles à tricoter. Crois-tu que ce soit amusant ?

juliette.

Non, ce n’est pas amusant, mais ce n’est pas une raison pour te mettre en colère et te venger, comme tu le fais sans cesse.

betty.

Je vous assure, Mam’selle, que si vous étiez