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mené, tiré par ceux qui l’accompagnaient ; Mme Mac’Miche criait, l’homme jurait, l’escorte criait et jurait ; à ce bruit se mêlaient les cris discordants de Betty, qui, pour complaire à Mme Mac’Miche, accablait d’injures et de reproches tous les gens de l’escorte. La porte se trouvant ouverte par Charles, tout le monde entra. On plaça Mme Mac’Miche sur une chaise, Betty tira de l’eau fraîche de la fontaine et bassina les yeux de sa maîtresse qui ne cessait de crier :

« Le juge de paix, je veux le juge de paix, pour faire ma plainte contre ce monstre d’homme, qui m’a aveuglée. Qu’on aille me chercher le juge de paix !

betty.

On y est allé, Madame ; M. le juge de paix sera ici dans un quart d’heure.

madame mac’miche.

Qu’on garde bien le scélérat ! Qu’on le garrotte ! Qu’on ne le laisse pas échapper !

l’homme en blouse.

Est-ce que je cherche à m’échapper, la vieille ? En voilà-t-il des cris et des embarras pour un coup de fouet ! J’en ai donné je ne sais combien dans ma vie ; c’est le premier qui amène tout ce tapage.

betty.

Je crois bien ! Un coup de fouet que vous lui avez lancé dans les yeux, mauvais homme !

l’homme en blouse.

Et pourquoi qu’elle m’agonisait de sottises ?