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cousin Mac’Miche, mais le malheureux Turnip n’osa pas s’en servir, de crainte d’irriter sa femme.

Dans le ménage Old Nick, le règne de la femme est fini et celui de Old Nick commence, car c’est le mari qui gronde et c’est la femme qui se soumet.

Il reste à informer mes jeunes lecteurs que les enfants qui habitaient la maison de M. Old Nick ont été rendus à leurs parents peu de jours après la sortie de Charles ; le juge, ayant appris le régime cruel auquel étaient soumis ces enfants, en donna connaissance à l’attorney général. Une enquête fut ordonnée et eut pour résultat de faire fermer Fairy’s Hall, de mettre en jugement MM. Old Nick et leurs complices, leurs surveillants et le fouetteur en chef. Trois furent condamnés au tread-mill, Old Nick y resta deux ans, et les autres en eurent pour six mois. En sortant de là, Old Nick junior se lança dans des entreprises de demi-filouteries qui lui réussirent. Le hasard le ramena dans la petite ville de N…, où il était à peine connu, n’ayant pas quitté Fairy’s Hall pendant le peu de mois qu’il y avait demeuré ; sa figure avantageuse plut à Mlle Lucy Turnip, et nous savons le bonheur qui en résulta pour les intéressés. Les jeunes époux se querellent encore et se querelleront toujours.

Donald et Betty achèvent leur heureuse carrière chez l’heureux Charles et l’heureuse Juliette. Marianne jouit d’un bonheur calme mais assuré ; ses enfants sont beaux et bons ; les visites à la ferme de tante Juliette et d’oncle Charles sont les moments les plus heureux de leur vie à peine com-