Il m’a dit que tu avais produit l’impression la plus favorable sur sa fille et sur lui-même ; seulement, Lucy a une très grande vivacité de sentiment, et, par conséquent, elle serait disposée à la jalousie.
— Ah ! ah ! dit Charles en souriant.
— Elle craindrait que… que Juliette… ne te prît trop de temps… Que ces habitudes… de soins, d’affection… ne…, je ne sais comment t’expliquer…
Ne cherchez pas, ma bonne Marianne ; je vais finir votre phrase. Ne la fissent enrager, et alors elle demande que je chasse Juliette, et que je rompe ainsi mes vieilles relations d’amitié.
Comme tu dis ça, Charles ! Brutalement, grossièrement !
N’est-ce pas comme je vous le dis ? Ne vous a-t-on pas parlé de me séparer de Juliette ?
Séparer, oui ; mais pas chasser, comme tu le dis.
Séparer ou chasser est tout un. Vous connaissez ma vive affection pour Juliette ; vous devinez ma répulsion pour ces gens qui osent me faire une proposition pareille, et je n’ai pas besoin de vous dicter ma réponse. Faites-la vous-même ; venant de moi, elle serait blessante, car je ne pourrais dissimuler mon indignation et mon mépris. Et, à pré-