Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.
charles.

De me donner à manger à ma faim ?… Eh bien ?… Je tire la troisième allumette.

madame mac’miche.

Je promets ! Fripon ! brigand !

charles.

Des injures, ça m’est égal ! Et faites bien attention à vos promesses, car, si vous y manquez, je mets le feu à votre maison sans seulement vous prévenir… C’est dit ? Je souffle. »

Charles éteignit son allumette.

« Avez-vous besoin de moi ? dit-il.

madame mac’miche.

Va-t’en ! Je ne veux pas te voir, drôle ! scélérat !

charles.

Merci, ma cousine. Je cours chez Juliette.

madame mac’miche.

Je te défends d’aller chez Juliette.

charles.

Pourquoi ça ? Elle me donne de bons conseils pourtant.

madame mac’miche.

Je ne veux pas que tu y ailles. »

Pendant que Charles restait indécis sur ce qu’il ferait, la cousine s’était avancée vers lui ; elle saisit la boîte d’allumettes que Charles avait posée sur une table, donna prestement deux soufflets et un coup de pied dans les jambes de Charles stupéfait, s’élança hors de sa chambre et ferma la porte à double tour.