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marianne, fait un bond.

Comment ? Mais qu’est-ce que tu disais donc ?

charles, riant.

Quoi ? Je disais qu’elle était jolie et gracieuse ; cela veut-il dire que j’en ferais ma femme ? Suis-je condamné à épouser toutes les femmes jolies et gracieuses ?

marianne.

Mon Dieu, mon Dieu, ce garçon me fera mourir de chagrin !… Mais, Charles, mon bon ami, écoute-moi ! Tu as vingt-trois ans ; moi, j’en ai trente-quatre ; voici bientôt deux ans que M. le juge me demande en mariage, et que j’attends, pour lui fixer le jour, que toi-même tu te maries : je ne puis pourtant pas passer ma vie à attendre ?

charles.

Mais, ma pauvre Marianne, pourquoi attendez-vous ? Pourquoi faut-il que je me marie pour que vous vous mariiez ?

marianne.

À cause de Juliette, tu vois bien. Elle ne veut te quitter ni pour or ni pour argent ; tant que je suis chez toi, que Juliette y reste aussi, personne n’a rien à dire. Mais quand je serai partie, Juliette ne peut pas rester seule avec toi ; il faut que tu te maries pour la garder.

charles, impatienté.

Elle ne sera pas seule ; Betty et Donald vivent avec nous.

marianne.

Mais c’est impossible ! On en jasera.